Évaluation par les conseillers pédagogiques de leur propre action professionnelle: l’éclairage de la didactique professionnelle (2020)
Hanin, V., Lajoie, C., Bacon, L., Bednarz, N. et Saboya, M. (2020). Évaluation par les conseillers pédagogiques de leur propre action professionnelle : l’éclairage de la didactique professionnelle. Actes du 32e colloque de l’ADMEE (Association pour le développement des méthodologies d’évaluation en éducation), Europe, Casablanca, 22-24 janvier 2020.
Résumé
Les conseillers pédagogiques (CP) jouent un rôle clé dans les systèmes éducatifs. Ils agissent auprès des enseignants en tant « qu’expert-conseil » et sont associés à l’implantation de programmes et de politiques éducatives. Cependant, malgré l’importance que revêt leur fonction, peu de travaux ont documenté leur pratique professionnelle. Or, les quelques recherches existantes pointent de nombreux défis et tensions face auxquels les CP se sentent peu outillés. A ces enjeux liés à l’accompagnement en général, s’ajoutent ceux propres au contenu-matière abordé dans l’accompagnement. A ce sujet, la résolution de problèmes mathématiques de par les difficultés qu’elle pose aux enseignants tant au niveau de l’exploitation en classe que de l’évaluation, des prescrits ministériels qui l’entourent et de la place centrale qu’elle occupe dans les curricula de formation constitue un défi de taille pour les CP. Cette double sollicitation de développement professionnel et de contribution aux avancées scientifiques met en exergue la nécessité de croiser le regard des praticiens et des chercheurs pour progresser sur cette question de la clarification du métier de CP. Dans cette contribution nous proposons une analyse, à la lumière du cadre de la didactique professionnelle, des entretiens individuels semi-directifs conduits auprès de chacun des CP au début de la recherche collaborative. Trois grands constats permettent d’éclairer l’évaluation que les CP font de leur propre action professionnelle. Premièrement, une action professionnelle qui s’articule autour de trois plans qui s’alimentent mutuellement. Deuxièmement, une identité en tension ; partagée entre des préoccupations d’enseignants qui ne font pas toujours écho chez le CP, une conceptualisation divergente de la RP et de l’accompagnement et des prescrits ministériels. Troisièmement, une identité professionnelle à la fois très personnelle et présentant des caractéristiques d’un « genre CP » (partir des demandes formulées par les enseignants, rendre les enseignants acteurs durant l’accompagnement, maintenir une relation de confiance avec eux, s’assurer qu’une réelle activité mathématique se développe chez les enfants).